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écrits de notre frère Kipling

Auteur  
# 30/07/2015 à 11:53 francky
La Loge mère,

par Rudyard Kipling, (1865-1936)
Ecrivain britannique, auteur de romans, de poèmes et de nouvelles qui ont essentiellement pour toile de fond l'Inde et la Birmanie sous la domination britannique. L'un de ses plus célèbre écrit est "tu seras un homme mon fils"
http://legissa.ovh/tu-seras-un-homme-mon-fils.html

Il y avait Rundle, le chef de gare,

Beazelay, des voies et travaux,

Ackman, de l’intendance,

Donkin, de la prison,

Et Blacke, le sergent instructeur,

Qui fut deux fois notre Vénérable,

Et aussi le vieux Franjee Eduljee,

Qui tenait le magasin « Aux Denrées Européennes ».

Dehors, on se disait : « Sergent !, Monsieur !, Salut !, Salaam ! »,

Dedans, c’était « Mon Frère », et c’était très bien ainsi.

Nous nous rencontrions sur le Niveau et nous nous quittions sur l’Équerre,

Moi, j’étais Second Diacre dans ma Loge-Mère, là-bas !

Il y avait encore Bola Nath, le comptable,

Saül, le Juif d’Aden,

Din Mohammed, du bureau du cadastre,

Le sieur Chuckerbutty,

Amir Singh, le Sikh,

Et Castro, des ateliers de réparation,

Le Catholique romain !

Nos décors n’étaient pas riches,

Notre temple était vieux et dénudé,

Mais nous connaissions les anciens landmarks

Et les observions scrupuleusement.

Quand je jette un regard en arrière,

Cette pensée souvent me revient à l’esprit :

Au fond, il n’y a pas d’incrédules,

Si ce n’est peut-être nous-mêmes !

Car tous les mois, après la tenue,

Nous nous réunissions pour fumer

(Nous n’osions pas faire de banquets de peur d’enfreindre la règle de caste de certains frères)

Et nous causions à cœur ouvert de religions

Et d’autres choses

Chacun de nous se rapportant

Au Dieu qu’il connaissait le mieux.

L’un après l’autre, les Frères prenaient la parole

Et aucun ne s’agitait.

Jusqu’à ce que l’aurore réveille les perroquets

Et le maudit oiseau porte-fièvre ;

Comme après tant de paroles,

Nous nous en revenions à cheval,

Mahomet, Dieu et Shiva

Jouaient étrangement à cache-cache dans nos têtes.

Bien souvent depuis lors,

Mes pas errants au service du gouvernement,

Ont porté le salut fraternel

De l’Orient à l’Occident

Comme cela nous est recommandé,

De Kohel à Singapour.

Mais comme je voudrais les revoir tous

Ceux de ma Loge-Mère, là-bas !

Comme je voudrais les revoir,

Mes Frères noirs ou bruns,

Et sentir le parfum des cigares indigènes

Pendant que circule l’allumeur,

Et que le vieux limonadier

Ronfle sur le plancher de l’office,

Et me fait retrouver Parfait Maçon

Une fois encore dans ma Loge d’autrefois.

Dehors, on se disait : « Sergent !, Monsieur !, Salut !, Salaam ! »

Dedans, c’était : « Mon Frère », et c’était très bien ainsi.

Nous nous rencontrions sur le Niveau et nous nous quittions sur l’Équerre,

Moi, j’étais Second Diacre dans ma Loge-Mère, là-bas !
Rudyard Kipling (30 décembre 1865 à Bombay – 18 janvier 1936 à Londres)
jusqu'ou peut-on placer la barre pas trop haut?
J'ai le complexe d'Icare. Certes courageux mais pas téméraire
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